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samedi 14 mai 2011

Borloo et l’UMP : rupture à l’amiable

borloo

Les déclarations fracassantes ont fait place à la Realpolitik. Il y a un mois, Jean-Louis Borloo annonçait sur le plateau de France 2 son départ de l’UMP pour créer une confédération des centres. Depuis, le patron du parti radical (PR) a mis de l’eau dans son vin. Ce samedi, l’ancien ministre de l’Ecologie va tenter de convaincre militants et élus réunis en congrès de le suivre, mais en jouant la carte du compromis. Les élus qui le souhaitent pourront conserver une double casquette, une formule alambiqué prévoyant un statut de "membre associé" pour les indécis. Plus question, donc, de divorce sur le champ, mais plutôt d’une rupture en douceur. "Lundi, je ne vais pas renvoyer ma carte de l’UMP coupée en deux. Ce weekend, on donne notre préavis. Notre accord avec l’UMP arrive à son terme en 2012", a d’ailleurs tempéré mercredi Laurent Hénart, numéro deux du parti radical valoisien.

Menaces

Une stratégie de conciliation qui s’explique en grande partie par les opérations de séduction et d'intimidation menées depuis des semaines par l’UMP, Nicolas Sarkozy craignant qu’une autre candidature le prive de second tour en 2012. D’autant que Jean-Louis Borloo bénéficie d’une popularité certaine. Selon les sondages, il remporterait 9 à 11% au premier tour. Sur TF1 jeudi soir, François Fillon a encore rappelé à l’ordre l’outsider. "Jean-Louis Borloo a été pendant près de quatre ans ministre de Nicolas Sarkozy" et "une candidature d'opposition" à la politique menée par le gouvernement, "n'aurait pas de sens", a-t-il prévenu.
Pour se faire entendre, le parti présidentiel a d’abord brandi l'arme financière - en rompant avec l'UMP, le Parti radical se prive d'une manne substantielle -, puis menacé de présenter des candidats dans les circonscriptions tenues par les radicaux aux législatives de 2012.
Ces menaces n’ont pas empêché quelques personnalités de suivre les pas de Jean-Louis Borloo. Après Rama Yade, le vice-président du Parti radical Yves Jego a ainsi annoncé jeudi sur Europe 1 qu'il quitterait ce week-end une UMP gagnée par la "lepénisation". Mais la majorité des élus radicaux se sont montrés plus prudents, réaffirmant leur intention de respecter jusqu’au bout le contrat de législature scellé en 2007. Le député Jean Leonetti ou l’ancien ministre Marc-Philippe Daubresse ont ainsi reproché cette semaine à Jean-Louis Borloo d’aller trop vite.

Indécision

Ce dernier a donc opéré un retropédalage. Lors d’une rencontre avec Nicolas Sarkozy mardi, les deux hommes se seraient accordés sur un modus vivendi pour qu’il n’y ait pas de candidats du parti de Borloo contre l'UMP et inversement aux prochaines législatives, selon des proches du valoisien.
Mais cette indécision n’est pas sans susciter des interrogations chez les alliés des radicaux, dont le Nouveau Centre d'Hervé Morin qui, lui, a voté sagement le 7 mai son entrée dans la nouvelle confédération des centres. Une perche tendue aussi à François Bayrou, qui pourrait bien saisir l’occasion pour se présenter une nouvelle fois comme le seul et unique représentant du centre au milieu de cette cacophonie.

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