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samedi 27 août 2011

Université d'été de La Rochelle : le PS oscille entre primaire de combat et primaire édredon

Université d'été de La Rochelle : le PS oscille entre primaire de combat et primaire édredon


Martine Aubry n'y va pas avec le dos de la cuillère. "Quand j'ai pris le PS, nous faisions pitié. Après Reims, rappelez-vous dans quel état nous étions", balance-t-elle vendredi matin sur France Inter. Son concurrent, François Hollande, qui l'a précédée à la tête du parti, appréciera. Pour l'ouverture de l'université d'été du PS à La Rochelle, le ton est donné ce vendredi, et c'est bien celui d'une campagne. À 46 jours de la primaire, les principaux candidats à l'investiture pour 2012 ne se font pas de cadeau. Pourtant, si certains assument, d'autres craignent que les blessures causées par les piques lancées d'ici au 9 octobre ne cicatrisent pas assez vite pour affronter unis Nicolas Sarkozy. Les avis divergent.
Ségolène Royal, en grande forme, juge qu'il ne faut pas avoir peur du débat. D'ailleurs, plus que d'attaques, la candidate préfère parler "d'échanges d'arguments". Ainsi, interrogée jeudi sur ce PS qui faisait "pitié" en 2008, elle affirme : "Lors du congrès du Mans en 2005, François Hollande avait promis 700 000 adhérents, il n'y est pas arrivé." Alors, pourquoi ne pas le dire ? "Il ne s'agit pas d'être sympa !" s'exclame-t-elle. "Prenons de la hauteur, de la maturité... Un responsable politique doit accepter d'être évalué sur son action, dans les responsabilités qu'il a eues", confie-t-elle jeudi dans un café de La Rochelle. Son bras droit Guillaume Garot renchérit : "Les attaques, ce n'est pas anormal... Sinon, c'est des primaires édredons."
"Du fond, du fond, du fond..."
Sur ce point, le clan Royal trouve un allié de poids : Jean-Christophe Cambadélis, strauss-kahnien historique et soutien de Martine Aubry, qui publie sur son blog vendredi matin une supplique pour que la primaire ne soit pas "pépère" et réclame de ne pas être "chochotte". "De grâce, laissons la place à l'incarnation, à la compétition, ne stérilisons pas les primaires", implore le député de Paris. "Ne jouons pas les chochottes au premier chuchotement [...]. Les primaires servent aussi à voir qui a la trempe d'affronter des tempêtes !"
En clair, Cambadélis veut du clash pour que les militants tranchent. Mais ce n'est pas l'avis de tous ses camarades. Car si Aubry se permet de dire que le PS fait "pitié", son entourage jure qu'il a reçu pour consigne de ne parler que du fond. "Du fond, du fond, du fond...", martèle même comme un slogan son porte-parole, Olivier Dussopt. "La Rochelle, ce n'est pas un lieu de combat. C'est un moment symbolique de rentrée", plaide-t-il.
François Hollande, largement favori des sondages, nous confie aussi qu'il préfère épargner ses camarades. "Tout geste, tout écart, serait mal interprété. Donc si les socialistes font la moindre erreur de comportement, il serait jugé durement", juge le candidat. Arnaud Montebourg ne dit pas autre chose. "J'ai donné instruction à mon équipe de ne s'exprimer que sur les propositions." Car dans le fond, tous savent bien que la seule manière de battre Nicolas Sarkozy, ce sera d'être unis derrière le vainqueur de la primaire, quel qu'il soit.

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