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mardi 13 septembre 2011

Au Trianon, le favori Hollande fait le show

Au Trianon, le favori Hollande fait le show


Comme c'est régulièrement le cas depuis qu'il est candidat à la primaire du PS, François Hollande se fait désirer. Pendant une demi-heure, les 1 500 personnes massées dans le théâtre du Trianon surchauffé patientent en s'éventant avec des affiches "Le 9 octobre, tous avec François Hollande"... Et en écoutant Dire Straits, Maurane et Francis Cabrel. Une bande originale kitchissime dont profite aussi le chanteur et comédien Benjamin Biolay, guest star people de la soirée.
Pour le premier grand meeting parisien de sa campagne, à un mois de la désignation du candidat socialiste pour 2012, le favori s'offre une démonstration de force. Les deux premiers rangs sont occupés par ceux de ses soutiens qui pèsent : les présidents des groupes PS à l'Assemblée nationale et au Sénat Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Bel, son coordinateur de campagne, l'ex strauss-kahnien Pierre Moscovici, les proches de toujours Stéphane Le Foll, Bruno Le Roux, l'ancien ministre de l'Économie Michel Sapin, et le maire du 18e arrondissement de Paris, donc puissance invitante, Daniel Vaillant.
"Il ne restait que les cocotiers"
À 19 h 30, la star de la soirée fait son entrée, tandis que la voix de Rost envahit le théâtre. "L'avenir, c'est nous", rappe l'artiste partisan de Hollande. Cela tombe bien, le candidat a l'intention ce soir de s'adresser à la jeunesse, à qui il va promettre de "changer l'avenir".
Mais avant de développer cet ambitieux projet dans un discours sans surprise d'une heure, le président du conseil général de Corrèze, fin connaisseur d'un parti qu'il a dirigé onze ans, cajole l'appareil. Durant une heure se succèdent à la tribune Daniel Vaillant, mais aussi les députés de Paris Annick Lepetit et Danièle Hoffman-Rispal... Tous trois sont des proches de Lionel Jospin et surtout de Bertrand Delanoë, dont les oreilles doivent siffler. En effet, le maire de Paris a choisi de soutenir Martine Aubry, ennemie politique de François Hollande.
Victorin Lurel, député de Guadeloupe, vient compléter le casting de la première partie, lui qui souligne la facilité de contact de Hollande, qui, lorsqu'il lui a rendu visite, "a salué 800 personnes. Il ne restait que les cocotiers a saluer."
"Nous allons à l'Élysée"
Dans une ambiance bon enfant, face à une salle acquise, Hollande peut enfin prendre place sur scène. Et se lancer dans un numéro assumé. Il fait la remarque que ce théâtre "était le jardin de l'Élysée-Montmartre" pour mieux lâcher : "Cela tombe bien, nous sommes à Montmartre, et nous allons à l'Élysée !" Rires dans la salle, évidemment.
L'introduction balaie l'actualité du jour, la crise, les révélations de Robert Bourgi et l'explosion d'un four sur le site nucléaire de Marcoule : "Nous aurons à poser la question de la part du nucléaire dans la production de l'électricité", évacue un Hollande critiqué par les écologistes sur sa position sur la sortie du nucléaire, et à qui il propose "un contrat de gouvernement"
Et puis, il en arrive à "sa promesse" : "demain sera meilleur qu'aujourd'hui" ; et à "ses engagements" de candidat. Les deux principaux : "le redressement des comptes publics pour maîtriser l'endettement" et "la priorité à la jeunesse". Hollande fera voter une règle d'or, à sa façon, après son élection, sans la faire inscrire dans la Constitution.
L'éducation et les "mauvais esprits"
Mais surtout, il revient sur sa volonté de créer 12 000 postes par an dans l'éducation, pour un coût qu'il estime à 500 millions d'euros par an pendant cinq ans. Ses concurrents fustigent la proposition, à l'image de Ségolène Royal qui la qualifie tout simplement de "financièrement impossible".
Lui fait mine de s'insurger : "des mauvais esprits m'objectent, à moi, attaché au redressement des comptes publics, que cette politique est coûteuse ! 500 millions par an c'est le prix du bouclier fiscal !"
Et de convoquer le poète Victor Hugo, et sa belle formule : le professeur est comme le jardiner de l'intelligence humaine. Alors, Hollande dit : "Nous avons besoin de ces jardiniers de l'intelligence." À l'aise, face à un public conquis, Hollande réussit sa sortie. Il était compliqué de la rater.

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