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lundi 12 septembre 2011

Affaire Banon - DSK a été entendu comme "témoin"

Affaire Banon - DSK a été entendu comme "témoin"


Dominique Strauss-Kahn, huit jours après son retour des États-Unis, a été entendu lundi par les policiers à propos des accusations de tentative de viol formulées contre lui par la romancière Tristane Banon. Il est sorti peu après 11 heures, sans faire de commentaires, en voiture, des locaux de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne. Il y était arrivé "avant 8 heures", selon une source proche de l'enquête.
DSK "est actuellement entendu en qualité de témoin par les services de police", avaient annoncé, en milieu de matinée, à l'AFP ses avocats, Mes Frédérique Baulieu et Henri Leclerc. "À la demande" de l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), "cette audition a eu lieu aussitôt que possible au regard du calendrier de l'enquête", ont ajouté ses avocats.
Plusieurs personnes entendues
En juin, après l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York à la suite d'accusations de crimes sexuels de la part d'une femme de chambre d'un grand hôtel, Mme Banon avait déposé une plainte contre DSK pour une tentative de viol qui remonterait à 2003. Au lendemain du retour de l'ex-patron du FMI des États-Unis le 4 septembre, consécutif à l'abandon des charges contre lui par le procureur de New York, l'entourage de DSK avait annoncé qu'il s'exprimerait "dans les quinze prochains jours".
La plainte de Tristane Banon fait l'objet d'une enquête préliminaire. Plusieurs personnalités ont été entendues dans le cadre de cette enquête, comme François Hollande, ancien premier secrétaire du PS. Pour achever cette enquête, il fallait que Dominique Strauss-Kahn soit entendu. Les proches de ce dernier avaient affirmé à l'AFP qu'il voulait l'être le plus vite possible pour, selon leurs termes, "solder cette affaire".
Absence de preuve matérielle
L'ancien ministre des Finances, qui réfute les accusations de Mme Banon, est rentré à Paris le 4 septembre après l'abandon de toutes les charges pesant sur lui aux États-Unis. Dominique Strauss-Kahn "a toujours affirmé que les faits évoqués par Mme Banon depuis 2007 étaient imaginaires", déclaraient ses avocats dans un communiqué, le 4 juillet. À l'issue de l'enquête préliminaire, le parquet peut ouvrir une information judiciaire, classer sans suite ou requalifier les faits allégués, datant de 2003, en tentative d'agression sexuelle, qui seraient alors prescrits.
L'enquête se heurte à l'absence de preuve matérielle, huit ans après les faits allégués, selon des sources proches de l'enquête. De son côté, DSK a déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse après celle de Mme Banon, mais son examen devra attendre l'issue des poursuites principales engagées par la romancière. Le délit de dénonciation calomnieuse, pour être constitué, implique que son auteur ait su que les faits dénoncés étaient "partiellement ou totalement inexacts".
Réagissant au retour de DSK, Tristane Banon a regretté dimanche, dans un long texto transmis à l'AFP, que la France ait accueilli "en héros un homme qui n'a pas été blanchi". Envoyé à plusieurs rédactions, ce message, qui accompagne un appel à manifester le 24 septembre à Paris, a également été mis en ligne sur le réseau social Facebook par la jeune femme. "Je ne peux pas croire que mon pays accueille en héros un homme qui n'a pas été blanchi, écrit-elle. J'entends les gens me dire leur écoeurement, j'avale leur soutien pour tenir debout et, pourtant, c'est moi qui baisse la tête et longe les murs quand d'autres sourient aux caméras."

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