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lundi 12 septembre 2011

À Paris, Kagame veut "avancer" avec Sarkozy, pour "échapper à l'histoire"

À Paris, Kagame veut "avancer" avec Sarkozy, pour "échapper à l'histoire"


Le président rwandais Paul Kagame a déclaré, dimanche, à Paris qu'il travaillait avec son homologue français Nicolas Sarkozy pour "voir comment échapper à l'histoire, pour avancer", au premier jour d'une visite officielle destinée à parachever la réconciliation avec la France. "Je suis heureux d'être venu ici, en France, à la suite de la visite du président français au Rwanda" en février 2010, a déclaré Paul Kagame, lors d'un discours à la diaspora rwandaise réunie près de Paris sous la surveillance d'un imposant dispositif de sécurité.
"Il [Nicolas Sarkozy] l'a dit, il y a des gens qui étaient contre cette évolution. Moi, je ne connais pas cette politique, cette politique du mal. Nous avons dépassé ce genre de politique, qui est méprisable. Les gens qui la pratiquent sont méprisables. Et ce qui est méprisable nous fait perdre du temps", a-t-il poursuivi. 
Le président rwandais effectue sa première visite officielle en France depuis le génocide de 1994, destinée à rebâtir une relation encore marquée par le contentieux autour du rôle de la France avant et pendant les massacres. Cette visite officielle a suscité des remous dans la classe politique et chez les militaires français, toujours accusés par Kigali d'être impliqués dans des massacres de Tutsi il y a 17 ans. 
Reconstruire le Rwanda
Plusieurs anciens responsables militaires ont jugé "insultant" que Nicolas Sarkozy, qui avait reconnu en 2010 à Kigali une "forme d'aveuglement" de la France pour n'avoir pas "vu la dimension génocidaire" du régime rwandais hutu d'alors, accueille Paul Kagame tant que Kigali maintient ses "graves accusations" à l'encontre de l'armée. Autre signe d'un malaise persistant, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé (poste qu'il occupait en 1994) sera absent pendant toute la visite officielle.
"Notre temps, nous devons l'utiliser à des activités qui permettent la reconstruction du Rwanda, pour lutter contre la pauvreté, pour envoyer tous nos enfants à l'école", a plaidé le président rwandais, vêtu d'un sobre costume gris éclairé d'un discret pin's aux couleurs du drapeau rwandais. En face d'une foule de plus de 2 500 personnes, des Rwandais venus de toute l'Europe, et notamment de Belgique, l'ancienne puissance coloniale, Paul Kagame a appelé la diaspora à investir dans son pays, à participer à la construction de ce "nouveau Rwanda qui donne une chance à tous".
Lundi, Paul Kagame doit donner une conférence avant de déjeuner avec Nicolas Sarkozy. Leur entretien sera consacré "au développement du partenariat entre nos deux pays et à l'approfondissement de notre coopération", selon l'Élysée. 

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